Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/471

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les phénomènes de l’électricité, on n’a pas eu de peine à s’appercevoir que les corps vivans ont la faculté de produire ces condensations du fluide électrique, par lesquelles son existence se manifeste. Les animaux à fourrures épaisses, particulièrement ceux qui se tiennent propres et qui se garantissent soigeusement de l’humidité, comme les chats et toutes les espèces analogues, sont fort électriques. La propriété des pointes aide, sans doute, à mieux expliquer le fait : mais les hommes, ceux même qui sont le moins velus, condensent une quantité considérable d’électricité ; et les procédés ordinaires, employés par les physiciens, peuvent la rendre sensible. C’est un résultat direct et naturel des fonctions vitales : seulement l’exercice et les frictions artificielles augmentent beaucoup cette quantité d’électricité, que les corps vivans sont susceptibles d’accumuler et de retenir, à la manière des substances idioélectriques. Ces moyens la rendent quelquefois si considérable, que le rétablissement de l’équilibre se fait avec de vives étincelles et des crépitations dont certaines personnes sont effrayées. Il paroît même que l’organe nerveux est une espèce