Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/519

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Nous avons dit également que la grande force musculaire, accompagnée de la foiblesse et de la lenteur des impressions, peut dépendre, ou d’une disposition primitive inhérente à l’organisation même, ou de certains changemens accidentels survenus dans l’action et dans l’influence nerveuse. Le dernier cas semble être entièrement étranger à notre objet ; il sort de l’ordre régulier de la nature, et constitue pour l’ordinaire, un véritable état de maladie. Cependant ses phénomènes peuvent servir à faire mieux concevoir ceux qui caractérisent le premier : peut-être même dépend-il toujours, comme lui, d’une disposition originelle du système, mais d’une disposition qui reste cachée, et ne développe ses effets que lorsque certaines causes occasionnelles la mettent en jeu. Il mérite donc au moins d’être noté.

Depuis long-temps, on a remarqué que les individus les plus robustes, ceux dont les muscles ont le plus de volume et de force, sont communément les moins sensibles aux impressions. Les athlètes, chez les anciens, passaient pour des hommes qui ne regardoient pas de si près aux choses. Leur prototype Hercule, malgré son caractère divin,