Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/530

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tion primitive. L’observation nous fait voir seulement que le plus parfait tempérament est celui qui se rapproche le plus de ce type. L’homme dont les forces sensitives et motrices sont dans le rapport le plus exact ; chez qui nul organe ne prédomine trop considérablement par son volume, ou par son activité ; dont toutes les fonctions s’exercent de la manière la plus régulière et la plus rigoureusement proportionnelle, si l’on peut s’exprimer de la sorte : cet homme a sans doute reçu le tempérament qui promet la santé la plus égale, et du corps, et de l’âme ; le plus de sagesse et de bonheur. Et s’il apprend à porter la même proportion, ou le même équilibre, dans l’emploi de ses facultés ; s’il sait balancer ses habitudes les unes par les autres ; s’il n’excède les forces d’aucun de ses organes, et s’il n’en laisse aucun dans la langueur et l’inertie : non-seulement, comme nous l’avons déjà fait observer, il jouira plus pleinement, plus parfaitement, de chacun des instans de la vie ; mais encore toutes les vraisemblances qui peuvent garantir la longue durée de cette vie, alors parfaitement heureuse et désirable, se réuniront en sa faveur.