Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/532

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L’observation nous apprend encore que les habitudes de la constitution se transmettent des pères et mères, aux enfans ; qu’elles se conservent, comme une marque ineffaçable, au milieu des circonstances les plus diverses de l’éducation, du climat, des travaux, du régime : au milieu des atteintes qu’elles reçoivent incessamment de toutes ces circonstances réunies, on les voit résister au temps lui-même.

Et si les races humaines ne se mêloient pas continuellement, tout semble prouver que les conditions physiques propres à chacune, se perpétueroient par la génération ; en sorte que les hommes de chaque époque représenteroient exactement à cet égard, les hommes des temps antérieurs.

Voilà ce qui se remarque en effet chez les peuples, les tribus, ou les hordes dont les familles vont toujours se chercher pour les mariages ; chez ces races qui, mêlées géographiquement et civilement avec les autres nations, ne confondent point leur sang avec ce sang étranger, dont elles reconnoissent à peine la primitive fraternité. C’est parmi elles, que se rencontrent les tempéramens dont l’empreinte est la plus ferme et la plus