Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/541

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ter au-dessous de ce qu’il exige. C’est au milieu des langueurs d’une santé défaillante, que j’ai pris la plume : il est impossible que mes idées ne se ressentent pas de la disposition dans laquelle je les ai rassemblées. Au reste, mon objet est de montrer l’influence de la maladie sur les fonctions morales : l’auteur en sera lui-même sans doute le premier exemple ; et je dois craindre de ne prouver par là, que trop bien, la thèse générale que j’établis.

Mais entrons en matière.

L’ordre règne dans le monde physique. L’existence de cet univers, et le retour constant de certains phénomènes périodiques suffisent pour le démontrer.

L’ordre prédomine encore dans le monde moral. Une force secrète, toujours agissante, tend, sans relâche, à rendre cet ordre plus général et plus complet. Cette vérité résulte également de l’existence de l’état social, de son perfectionnement progressif, de sa stabilité, malgré des institutions si souvent contraires à son véritable but.

Toute l’éloquence des déclamateurs vient échouer contre ces faits constans et généraux.