Mais ce qu’il y a de plus remarquable dans les lois qui gouvernent toutes choses, c’est qu’étant susceptibles d’altération, elles ne le sont pourtant que jusqu’à un certain point ; que le désordre ne peut jamais passer certaines bornes, qui paroissent avoir été fixées par la nature elle-même ; qu’il semble enfin porter toujours lui-même en soi, les principes du retour vers l’ordre, ou de la reproduction des phénomènes conservateurs.
Ainsi donc l’ordre existe. Il peut être troublé : mais il se renouvelle, ou par la durée, ou par l’excès d’action des circonstances mêmes qui tendent à le détruire.
Mais, en outre, parmi ces circonstances perturbatrices, il en est qui sont plus ou moins soumises à l’influence des êtres vivans doués de volonté : il en est que le développement automatique des propriétés de la matière, et la marche constante de l’univers, paraissent pouvoir changer à la longue, ou même empêcher de renaître. Là, (je veux dire dans ces deux ordres de circonstances) se trouvent placées, comme en réserve, et pour agir à des époques indéterminées, les causes efficaces d’un perfectionnement général.