Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/548

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sont en général conformes à la réalité des choses, et les raisonnemens, en général aussi, tirés avec justesse des sensations, nous voyons que le dérangement d’un seul organe peut produire des erreurs singulières relatives à certains objets particuliers, à certains genres d’idées ; que par suite, il peut dénaturer toutes les habitudes, par rapport à certaines affections particulières de l’âme. Ces effets, le dérangement dont nous parlons les produit, en modifiant d’une manière profonde les penchans physiques, dont toutes ces habitudes dépendent. Je pourrois accumuler les exemples à l’appui de cette assertion. Je me borne à citer la nymphomanie, maladie étonnante par la simplicité de sa cause, qui pour l’ordinaire est l’inflammation lente des ovaires et de la matrice ; maladie dégradante par ses effets, qui transforment la fille la plus timide en une bacchante, et la pudeur la plus délicate en une audace furieuse, dont n’approche même pas l’effronterie de la prostitution.

Que si, d’un autre côté, l’on vouloit entrer dans le détail de tous les changemens que l’état de maladie peut produire sur le moral ; si l’on vouloit suivre cet état jusques dans