Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/572

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parce qu’ordinairement, lorsque ces altérations ne tiennent pas à l’état où se trouve la sensibilité générale, ils dépendent plutôt de certains vices primitifs de conformation, que de maladies accidentelles, soumises à l’influence des causes que l’art peut changer ou diriger : en second lieu, parce que leurs effets se confondent avec ceux des erreurs de sensation, qui tiennent à l’état du centre nerveux commun, ou de l’une de ses divisions les plus importantes, ou les plus sensibles. Par exemple, l’ouïe est quelquefois originairement fausse[1], soit que les deux oreilles n’entendent point à l’unisson, comme Vandermonde prétendoit que cela se passe toujours en pareil cas ; soit que dans les parties dont chacune d’elles est composée, il se trouve des causes communes de discordance par rapport à l’action des frémissements sonores. Or, une maladie peut produire le même effet, quoiqu’elle n’affecte point directement l’oreille. Des matières corrom-

  1. Le plus souvent alors, la voix est fausse pour le chant, quoique juste pour la prononciation parlée, dont cependant les inflexions et les accens demandent un genre particulier de justesse difficile à bien saisir.