Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/573

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pues, fixées dans l’estomac, un accès de fièvre intermittente, des spasmes hypocondriaques, ou hystériques, suffisent souvent pour cela[1]. Il en est de même de la vue. La structure primitive de l’œil peut présenter différents vices. Cet organe est souvent affecté de myopie ; il peut être presbyte ; les deux yeux peuvent être doués d’une force inégale, soit dans les muscles qui les meuvent, soit dans leurs nerfs, et par conséquent dans le siège même des sensations qui leur sont propres : enfin, quelquefois ils agissent comme de véritables multiplians. Dans cette dernière circonstance, l’individu voit les objets doubles, triples, quadruples, ou multipliés à l’infini. J’ai deux fois eu l’occasion d’observer cette disposition habituelle de l’œil. Pour qu’il n’en résulte pas, chez l’individu, des erreurs préjudicables de jugement, et pour éviter des efforts pénibles en cherchant à corriger ces erreurs, il est obligé

  1. Dans ces différentes circonstances, les meilleurs musiciens peuvent chanter faux. On a vu l’inverse arriver dans d’autres cas ; c’est-à-dire, qu’on a vu des personnes qui, chantant habituellement faux dans l’état de santé, chantoient accidentellement juste dans des accès de fièvre, ou dans certains délires extatiques.