Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/577

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impressions sont vagues et incertaines. Le cerveau les combine languissamment et mal. Il y a peu d’idées : et ces idées, lorsqu’elles ne portent pas sur les objets directs des besoins journaliers, paroissent échapper sans cesse à l’esprit, et flotter comme dans un nuage. Il se forme à peine des volontés : elles sont sans force, sans persistance, souvent même sans précision dans leur but. Ainsi, le sentiment habituel d’une impuissance universelle sembleroit devoir porter le malade aux affections mélancoliques et craintives : mais on n’a plus alors la force de rien sentir vivement ; et l’âme reste plongée dans la même stupeur que le corps. Les maladies paralytiques, qu’on doit regarder comme un dernier degré de l’état dont nous parlons, ne produisent des accès violens de colère ou de terreur, que lorsqu’elles sont locales et bornées, lorsqu’il existe encore quelques parties de système où de vives excitations peuvent avoir lieu, du moins par momens.

§. vii.

Mais les affections directes du système nerveux nesont pas les seules qui changent,