Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/581

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pour terme de comparaison, à ceux que l’expérience présente tous les jours, celui qu’elle ne présente jamais.

Non-seulement il y a dans le cours d’une fièvre, différens temps bien distincts et bien marqués ; des temps de formation, d’accroissement, de plus haut degré, de déclin de la maladie : mais dans la chaîne des mouvemens qui composent le paroxysme total, il y a plusieurs anneaux, ou paroxysmes particuliers qui ont égalemen leurs divers périodes, et dont les temps plus rapprochés font mieux connoître le génie particulier de l’affection fébrile. Chaque paroxysme est accompagné de symptômes d’autant plus brusques, ou plus violens, qu’il doit être lui-même plus rapide, ou plus fort[1]. Il y a d’abord mal-aise, avec un sentiment léger de froid aux extrémités. Des frissons rampent par intervalles, le long de l’épine du dos : le froid des extrémités augmente : le visage

  1. Dans les fièvres intermittentes malignes, on n’observe point cette marche régulière des accès : la nature est opprimée par la maladie ; la réaction est impuissante. Consultez sur ces fièvres, l’excellent Traité d’Alibert, jeune médecin auquel on doit déjà beaucoup de travaux intéressans.