Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/582

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pâlit. Le pouls se concentre de plus en plus ; quelquefois il se ralentit considérablement. Bientôt les frissons redoublent : tous les mouvemens volontaires et involontaires paroissent suspendus : le système nerveux est comme frappé de stupeur : et des anxiétés précordiales, plus ou moins fortes, rendent le sentiment de la vie difficile et fatigant. Tel est le premier temps, ou celui de l’horror febrilis.

Mais, par une loi constante de l’économie animale, plus ce refoulement vers l’intérieur, cette concentration de toutes les forces sur les foyers nerveux principaux, sont considérables, plus aussi la réaction qui succède, est vive et prompte, du moins lorsque le principe de la vie n’est point accablé par la violence du choc. Les artères commencent à battre avec plus de force : la chaleur ardente, rasemblée dans les parties internes, se fait jour à travers tous les obstacles ; elle gagne de proche en proche, et se porte vers la superficie, en résolvant par degré, tous les spasmes, ou resserremens qu’elle rencontre sur son chemin. La peau devient brûlante, le visage rouge et enflammé, les yeux étincelans, la respiration plus grande et plus