Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/597

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quelques organes essentiels ; dans ceux principalement où la fièvre lente tient à l’altération consomptive des viscères hypocondriaques : son caractère participe de celui de la maladie principale ; et ses effets moraux s’y rapportent entièrement. Or, la maladie principale est presque toujours caractérisée par des angoisses continuelles, par des excès en plus ou en moins de l’action sensitive, par des idées tristes et des sentimens malheureux.

Je ne crois pas devoir entrer dans de grands détails, touchant les inflammations. Pour agir d’une manière profonde sur le système nerveux, il faut qu’elles se dirigent particulièrement vers l’un de ses foyers principaux ; c’est-à-dire vers l’organe cérébral, vers le centre phrénique, vers les hypocondres, ou vers les organes de la génération. Dans ces différentes circonstances, une forte inflammation produit toujours le délire. Elle commence par exciter les fonctions du cerveau ; elle finit souvent par les suffoquer et les abolir. Moins forte ; elle enfante des erreurs plus légères, ou plus fugitives, de l’imagination et de la volonté. Mais une diathèse inflammatoire, quelque foible qu’elle puisse