Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/601

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à la trace, comme un chien, et reconnoissent à l’odorat, les objets dont ces personnes se sont servies, ou qu’elles ont seulement touché. J’en ai vu dont le goût avoit acquis une finesse particulière, et qui désiroient, ou savoient choisir les alimens et même les remèdes qui paraissoient leur être véritablement utiles, avec une sagacité qu’on n’observe pour l’ordinaire que dans les animaux. On en voit qui sont en état d’appercevoir en elles-mêmes, dans le temps de leurs paroxysmes, ou certaines crises qui se préparent, et dont la terminaison prouve bientôt après, la justesse de leur sensation, ou d’autres modifications organiques, attestées par celle du pouls et par des signes encore plus certains. Les charlatans, médecins, ou prêtres, ont dans tous les temps, tiré grand parti de ces femmes hystériques et vaporeuses, qui d’ailleurs, pour la plupart, ne demandent pas mieux que d’attirer l’attention, et de s’associer à l’établissement de quelque nouvelle imposture.

Dans tous les cas ci-dessus, le système nerveux contracte des habitudes particulières ; et le changement survenu dans l’économie animale n’y devient pas moins sensible par