Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/607

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forts et robustes, leur enfance, relativement à l’impression des désirs de l’amour, ne se prolonge pas seulement ; mais en outre, les passions que ces désirs enfantent, se développent chez eux, à des degrés plus foibles : elles ont, en général, moins d’énergie et de vivacité. J’ai souvent eu l’occasion de faire cette remarque sur des jeunes gens dont les révolutions ordinaires de l’âge n’avoient pu détruire complètement la disposition écrouelleuse. J’ai connu plusieurs femmes chez lesquelles cette disposition, après avoir retardé la première éruption des règles, en avoit toujours depuis troublé le retour, et dont toutes les habitudes annonçoient le peu d’influence des organes de la génération.

Nous ne parlerons point de ces cas où l’engorgement est si général et si complet, qu’il étouffe la sensibilité de tous les organes, et produit la stupidité la plus absolue dans certains pays montueux, où les goîtres sont endémiques, on remarque cette espèce d’engorgement chez un certain nombre de sujets, désignés sous le nom de cretins. Nous passerons encore sous silence cet engourdissement de tout le tissu cellulaire, qui forme un genre de maladie analogue, dans lequel