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que je n’avais plus d’espoir d’en réchapper : cette idée seule aurait suffi pour m’entraîner au tombeau. Dès que les chrétiens l’eurent appris, ils donnèrent à un Indien le manteau de martre que nous avions pris au cacique, à condition qu’il les conduirait où j’étais, pour me voir. Ils vinrent au nombre de douze : les autres étaient si faibles qu’ils n’eurent pas le courage de les accompagner. Voici les noms de ceux qui vinrent : Alonzo del Castillo, Andrès Dorantès, Diégo Dorantès, Valdivieso, Estrada, Tostado, Chaves, Gutierrez, Esturiano prêtre, Diégo de Huelva, Estevanico le nègre et Benitez. Étant arrivés sur le continent, ils trouvèrent un des nôtres, nommé Francisco de Léon ; ils suivirent la côte tous les treize. Quand ils passèrent, les Indiens me le firent savoir ; ils m’apprirent aussi que Hieronymo de Alanez et Lope de Oviédo étaient restés dans l’île : ma maladie m’empêcha de les voir et de les suivre. Je fus obligé de rester un an chez les Indiens de l’île : enfin les mau-