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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


tions, à l’endroit douloureux, et il suce tout autour de ces coupures. Ils cautérisent aussi avec le feu, et ils considèrent ce moyen comme un grand spécifique : moi-même je l’ai éprouvé, et cela m’a fait grand bien. Ils soufflent ensuite sur l’endroit malade, et ils pensent que cela chasse le mal. Quant à nous, nous faisions sur eux le signe de la croix, nous leur soufflions dessus, nous disions un pater et un ave ; nous priions Dieu le plus instamment possible de les guérir, et de leur inspirer de bien nous traiter. Dieu, notre Seigneur, daigna permettre dans sa miséricorde, que tous ceux pour qui nous priâmes, à l’instant où nous les bénissions, disaient aux autres qu’ils se portaient bien et qu’ils étaient guéris. Alors ils se privaient de nourriture pour nous : ils nous donnaient des peaux et d’autres bagatelles.

La famine était si grande que je suis resté trois jours sans manger. Je regardais la vie comme insupportable, et cependant, comme