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relation


Indiens, les accablaient de coups de pied, de bourrades et de coups de bâton : telle était l’existence de ces chrétiens. Nous nous informames de la nature du pays de l’intérieur et de l’espèce de vivres que l’on y trouve : leur réponse fut qu’il n’y avait que fort peu d’habitants, point de vivres, et que les naturels mouraient de froid, n’ayant pas de pelleteries pour se couvrir. Ils nous dirent que si nous voulions voir les trois chrétiens, dans deux jours, les Indiens qui les avaient dans leur puissance, viendraient sur le bord de cette rivière pour chercher des noix, et afin de nous faire voir que ce qu’ils nous avaient raconté des mauvais traitements infligés aux Espagnols était vrai, ils se mirent à donner à mon compagnon des coups de poings et de bâton, et j’en eus aussi ma part. Ils ne se contentaient pas de ces brutalités, chaque jour ils nous mettaient la pointe de leurs flèches sur le cœur, et disaient qu’ils voulaient nous tuer comme ils avaient tué