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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


arrivait. Quand il me vit, son étonnement fut extrême, car il me croyait mort depuis longtemps, comme les Indiens le lui avaient dit. Nous rendîmes grâce à Dieu de nous trouver réunis, et ce jour fut pour nous un des plus heureux de notre vie. Quand je fus près de Castillo, il me demanda où j’allais : je lui dis que mon dessein était de passer dans un pays où je trouverais des chrétiens. Andrès Dorantès me répondit que depuis longtemps il priait Castillo et Estevanico de se porter plus avant ; mais qu’ils n’osaient le faire parce qu’ils ne savaient pas nager, et qu’ils craignaient le passage des baies et des rivières qui sont très-fréquentes dans ce pays : que puisque Dieu, notre Seigneur, avait daigné me faire supporter tant de malheurs, tant de maladies, et enfin me réunir à eux, qu’ils se détermineraient à prendre la fuite, et que je les aiderais à traverser les baies et les cours d’eau que nous rencontrerions. Ils me prévinrent de ne pas faire soupçonner en aucune