Page:Cabeza de Vaca - Relation et Naufrages, trad. Ternaux-Compans, Arthus Bertrand, 1837.pdf/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
147
d’alvar nuñez cabeça de vaca.


pleurer pendant toute la nuit, sans parler de la chaleur extrême que les feux nous occasionnaient. Nous allions nous coucher sur le rivage ; mais à peine étions-nous endormis, les Indiens venaient nous réveiller à coups de bâton pour que nous allassions rallumer les feux. Ceux de l’intérieur emploient contre les moustiques un remède encore plus extraordinaire : c’est d’aller avec des tisons à la main brûler les prairies et les forêts où ils se trouvent, afin de les détruire, et de faire sortir de terre les lézards et les autres animaux pour les manger. Ils chassent aussi les cerfs en environnant de feux les endroits où ils se trouvent ; c’est par ce moyen qu’ils empêchent ces animaux de venir paître dans les endroits où le besoin les a conduits eux-mêmes : aussi n’établissent-ils jamais leurs cabanes que dans les lieux pourvus d’eau et de bois. Quand ils vont à la recherche des cerfs qui se tiennent d’ordinaire dans des sites où il n’y a ni bois ni eau, ils en