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relation


extraordinairement de la soif : pour y remédier nous buvions le suc de ces fruits. Nous le recueillions dans un trou que nous faisions en terre ; aussitôt que nous l’avions rempli nous buvions jusqu’à ce que notre soif fût étanchée. Nous en agissions ainsi parce que nous n’avions pas de vase. Cette boisson est douce, elle a la couleur du sirop de raisin. Les tunas sont de différentes espèces : il y en a d’excellentes, mais toutes me paraissaient fort bonnes : la faim ne me laissant jamais le temps de les goûter, je n’aurais pu dire quelles étaient les meilleures. Presque tous les naturels boivent de l’eau de pluie qu’ils recueillent dans certains endroits. Bien qu’il y ait des rivières, comme ils ne fixent jamais leurs habitations, ils ne les connaissent pas. Il y a dans toute la contrée beaucoup de pâturages très-vastes et très-beaux, et des prairies fort convenables pour les troupeaux. Il me parut que la terre serait très-fertile si elle était cul-