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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


la promptitude avec laquelle je me levai, j’aperçus dans mes cheveux les traces du danger que je venais de courir. Pendant cinq jours je ne mangeai pas la moindre chose, je ne trouvai rien pour vivre. Comme je n’avais pas de chaussure, mes pieds étaient ensanglantés. Dieu eut pitié de moi, et pendant tout ce temps-là le vent du nord ne souffla pas, autrement je serais mort. Enfin je rejoignis mes Indiens au bord d’une rivière ; déjà eux et les chrétiens me croyaient mort : ils pensaient que j’avais été mordu par une vipère. Tous témoignèrent la plus grande joie de mon arrivée, surtout les les chrétiens. Ils me dirent qu’ils avaient extrêmement souffert de la faim, ce qui les avait empêchés de me chercher. Le soir ils me donnèrent des tunas. Le lendemain nous nous rendîmes dans un endroit où il y avait une grande quantité de ces fruits qui nous servirent à apaiser notre faim. Nous remerciâmes vivement le Seigneur, qui ne cessait de nous protéger.