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les laissent pas, et si leurs arcs ne sont pas bandés, du moins ils les tiennent toujours prêts à l’être. Souvent ils sortent de leur cabane en se courbant vers la terre, de façon à ne pas être vus ; ils regardent et ils écoutent de tous côtés pour observer ce qui se passe. Aussitôt qu’ils entendent le moindre bruit, tous sont sur pied avec leurs arcs et leurs flèches ; ils courent ainsi pendant la nuit entière de côté et d’autre, où ils pensent pouvoir trouver leurs ennemis. Lorsque le jour arrive, ils détendent leurs arcs jusqu’au moment où ils se mettent en campagne. Les cordes dont ils se servent sont faites avec des nerfs de cerfs. Ils combattent baissés à terre, et ils tirent leurs arcs en parlant et en sautant à droite et à gauche pour éviter les fléches de l’ennemi, si bien que les arbalètes et les arquebuses leur font peu de dommage, et même les Indiens en font un sujet de plaisanterie. Aussi ces armes sont-elles fort peu utiles contre eux dans les plaines, où ils sont disséminés. Ces armes ne