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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


de langues différentes, que la mémoire ne pourrait suffire à les rappeler. Ces gens se volaient toujours les uns les autres ; mais les volés étaient aussi contents que les voleurs. Nous étions sans cesse accompagnés de tant de monde, que nous n’avions pas la liberté d’agir. Pendant que nous traversions ces contrées, chaque Indien avait avec lui un bâton de trois palmes de longueur. Tous marchaient en avant et formaient deux ailes. Lorsqu’un lièvre paraissait (il y en avait beaucoup dans cette contrée), ils l’entouraient à l’instant, et le frappaient de leurs bâtons avec une adresse surprenante ; de cette manière ils se le renvoyaient de l’un à l’autre : c’était, suivant moi, la plus jolie chasse que l’on pût voir : quelquefois on prenait ces animaux à la main. Le soir, lorsque nous nous arrêtions, ces gens nous en donnaient un si grand nombre, que chacun des nôtres en avait huit ou dix charges. Nous ne voyions pas les Indiens qui avaient des arcs ; ils allaient dans