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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


possible, parce que le port était très-mauvais, et beaucoup de bâtiments s’y perdaient. Comme ce qui nous y arriva est très-remarquable, je pense qu’il n’est pas hors de propos de le raconter ici, d’autant plus que cela se rapporte au récit de notre voyage. Le lendemain de bonne heure le temps devint menaçant, il commença à pleuvoir, et la mer grossit tellement que, malgré la permission que j’avais donnée aux troupes de se rendre à terre, voyant le mauvais temps, et que la ville était à une lieue de là, un grand nombre revinrent à bord pour ne pas rester exposés à la pluie et au froid. Sur ces entrefaites un canot arriva de la ville et m’apporta une lettre d’un bourgeois, qui me priait de m’y rendre en disant qu’il me donnerait les vivres dont on aurait besoin ; je m’excusai, ne pouvant quitter les vaisseaux. A midi le canot revint avec une autre lettre dans laquelle on me priait encore avec beaucoup d’instance d’aller à la Trinité ; on avait même amené un