Page:Cabeza de Vaca - Relation et Naufrages, trad. Ternaux-Compans, Arthus Bertrand, 1837.pdf/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
15
d’alvar nuñez cabeça de vaca.


mer commença à s’agiter extraordinairement ; le vent du nord était si violent, que les embarcations n’osèrent gagner la terre, et il fut tout à fait impossible aux marins de s’échouer à cause du vent contraire ; de sorte qu’ils passèrent toute la journée et le dimanche jusqu’à la nuit dans les plus grands dangers, tourmentés par les vents et une forte pluie[1]. Le dimanche, la pluie et la tempête devinrent si violentes, que l’on ressentait la tourmente aussi bien dans la ville qu’en pleine mer ; toutes les maisons et les églises furent renversées, et nous étions obligés de nous tenir sept ou huit hommes ensemble pour ne pas être emportés par le vent. Nous n’avions pas moins de frayeur sous les arbres que dans les maisons, pensant qu’ils pouvaient nous écraser en tombant. Pendant cet ouragan, nous rôdâmes toute la nuit sans trouver

  1. Herrera, décade iv. liv. n, chap. iv, fait aussi mention du violent ouragan qui eut lieu à cette époque.