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village des Cœurs (el pueblo de los coraçones). On peut eutrer de ce côté dans beaucoup de provinces de la mer du Sud, et, si l’on veut y pénétrer par un autre endroit, on court risque de périr. La côte ne possède pas de maïs, on n’y mange que de la poudre de paille de blette (bledo), et des poissons qu’ils pêchent sur des radeaux, car ils ne construisent pas de canots. Les femmes couvrent leur nudité avec de l’herbe et de la paille ; ce sont des gens très-tristes et peureux. Nous pensons qu’à partir de la côte, dans la direction des villages que nous avions laissés, il doit y avoir plus de mille lieues de pays habitées. Les naturels ont une grande abondance de vivres : ils sèment trois fois par an des haricots et du maïs. On y trouve trois espèces de cerfs, ils en ont d’aussi grands que les jeunes taureaux d’Espagne. Leurs maisons sont fixes : ils les nomment buios. Ils ont des poisons qu’ils retirent d’un arbre aussi élevé que nos pommiers. Il suffit de cueillir le fruit et d’en frot-