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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


répondis que je pensais qu’il ne fallait en aucune façon quitter les bâtiments avant de les avoir mis dans un port sûr et habité. Je lui dis de faire attention que les pilotes ne marchaient pas avec certitude, qu’ils ne s’accordaient pas dans leurs avis, qu’ils ignoraient où ils se trouvaient, qu’en outre les chevaux étaient dans un état à ne pas nous être utiles en cas de besoin ; que nous n’avions pas d’interprètes, qu’il était donc impossible de communiquer avec les Indiens, et de recueillir des informations sur le pays : que nous allions pénétrer dans une contrée tout à fait inconnue, dont on ignorait les productions, la population, que nous ne savions pas même où nous étions, et surtout que nous n’avions pas de vivres pour pénétrer dans ce pays inconnu. On avait examiné ce qui restait dans les navires, et l’on ne pouvait donner à chaque homme pour le voyage de l’intérieur, qu’une livre de biscuit et une livre de lard. Mon avis était donc que l’on devait s’embar-