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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


hasarder aux dangers de la mer plutôt que d’attendre la mort inévitable dont la soif nous menaçait. Nous prîmes donc la route du canot que nous avions aperçu la nuit. Pendant cette journée, souvent nous nous crûmes noyés, et il n’est personne des nôtres qui ne se soit vu mort plusieurs fois.

Dieu se plaît à répandre ses faveurs dans les occasions les plus difficiles. Au coucher du soleil nous doublâmes un cap : de l’autre côté nous trouvâmes un abri et un meilleur temps. Un grand nombre de canots vinrent au-devant de nous : les Indiens qui les montaient nous parlèrent, et s’en allèrent sans nous regarder ; c’étaient des gens de haute taille, bien faits, et qui n’avaient ni flèches, ni arcs. Nous les suivîmes jusqu’à leurs maisons qui étaient près de là, sur le bord de l’eau. Nous débarquâmes, et nous trouvâmes devant ces habitations beaucoup de vases remplis d’eau et une grande quantité de poisson tout préparé. Le chef du pays offrit tout ce qu’il