Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°5-8, 1913.djvu/217

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même que les amateurs de dots respectent au moins notre pauvreté. C’est entendu, monsieur Langlois ? et trouvez-vous à présent que je suis assez geignard, et assez roublard ?


L. — f). — Ici j’ouvre une parenthèse, monsieur Langlois, (vous voyez que je n’en ai pas perdu l’habitude), et je vous fais à mon tour une querelle particulière. Je veux parler de cette cérémonie grotesque que l’on a organisée en Sorbonne pour célébrer le demi-centenaire de l’entrée de M. Lavisse à l’École Normale Supérieure. Si le peuple français célébrait par des réjouissances extraordinaires la sortie définitive de M. Lavisse de l’École Normale Supérieure je comprendrais encore ça. Cette École pourrait peut-être encore se relever du traitement que M. Lavisse lui a fait subir. Mais fêter l’entrée de M. Lavisse à l’École Normale c’est fêter l’entrée du fossoyeur dans la maison. Une idée aussi saugrenue ne pouvait venir qu’à M. Langlois.

Je suis très embarrassé pour parler de M. Lavisse. Il m’a fait trop de mal pour en dire du mal. La langue française est ainsi faite que l’on peut cumuler le comble d’impuissance et le comble de puissance, et qu’un homme peut être à la fois un énorme impotent et un énorme potentat. Mais ce n’est pas à M. Lavisse que j’en ai aujourd’hui, c’est à M. Langlois ; (ou plutôt c’est M. Langlois qui s’est mis à en avoir à moi). Quand on adore l’idole, ce n’est point l’idole qui a tort, d’être adorée, c’est l’adorateur qui a tort, d’adorer. Quand M. Langlois fait les sept génuflexions devant M. Lavisse et l’entoure d’appareil, ce n’est pas M. Lavisse qui a tort, c’est M. Langlois. Car je vois votre nom, monsieur

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