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les tapisseries


Qu’il ne soient pas jugés comme des esprits purs.
Qu’ils soient ensevelis dans l’ombre et le silence.
Qu’ils ne soient pas jetés misérables et durs
Dans le creux du plateau d’une juste balance.

Qu’ils ne soient pas jugés comme des esprits purs.
Qu’ils ne soient pas pesés dans l’immatériel.
Qu’il soit compté qu’ils ont un sang artériel
Et des raisonnements lamentables et sûrs.

Qu’ils ne soient pas pesés par les poids éternels.
Qu’ils ne soient pas jugés sur une basse brigue.
Qu’ils soient réembrassés, comme l’enfant prodigue
Rentre, et se précipite aux genoux paternels.

Mère voici vos fils faibles et saugrenus.
Qu’ils ne soient point jugés sur leur basse fatigue.
Qu’ils soient réinvoqués comme l’enfant prodigue
Rentre et sais se glisser par des chemins connus.

Qu’ils ne soient pas jugés sur une basse ligue.
Qu’ils ne soient pas livrés aux mains de l’ennemi.
Qu’ils soient réentourés comme l’enfant prodigue
Reconnaît la pelouse et le perron ami.