Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
les tapisseries


Avons-nous déroulé tout le long des sentiers
Le long défilement des soins de chaque jour.
Avons-nous apporté vers un unique amour
Des cœurs incirconcis et des êtres entiers.

Avons-nous déroulé dans les grandes allées
Le large déploiement des vœux de chaque jour.
Avons-nous concentré sur un unique amour
Le long recensement des peines revélées.

Avons-nous apporté dans un noble séjour
Le long recordements des amours et des haines.
Avons-nous fait monter sur la plus haute tour
Le vaste isolement des oublis et des peines.

Avons-nous déposé sous les pieds les plus chers
L’écheveau démêlé d’un immense concours.
Avons-nous apporté notre faible secours
Et notre aide débile à des plus pauvres clercs.

Sommes-nous revenus par un noble détour
Vers le retournement de nos jeunes années.
Pourrons-nous remonter par un dernier retour
Jusqu’au recouvrement de nos jeunes journées.