Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/423

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femmes ; et le père très bon qui a vieilli dans le travail, pour nourrir la maison ; et la très douce mère, qui a porté ses petits dans ce ventre qui souffre et qui, le premier, pourrit. Voilà les frères et les sœurs. Voilà les amants enivrés pour qui le monde n’est point monde, sinon la bouche qu’ils pressent et les yeux qu’ils chérissent. Où sont les lèvres de l’amour ? Où la forte main de l’homme, qui donne, qui accueille et qui redresse ? Où le sein de la mère ? et la joue des enfants, comme la première pomme rouge entre les feuilles et la rieuse Aubépine ?

Villon, ce fils de fée, il va et vient dans les galeries. Il convoque par devers lui ce peuple des peuples : ceux qui furent et ceux qui sont, certes bien égaux et pareils dans leurs os. Là, les filles folles ; et les rois, et les reines ; et les riches, toujours avares ; et les pauvres, toujours avides ; et les magistrats qui jugent, et qui trichent