Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/469

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIV


Pense-t’on que Villon ait jamais été dupe des figures qu’il a prises ? Dupe, il ne peut l’être, pas même de ses passions. Partout où il passe, il regarde et il juge à sa façon, qui est de rire à demi, moitié plaisir, moitié ironie. Dès le début, avec les voleurs, avec les filles, comme avec les docteurs, il assiste en esprit à toute la comédie et à son propre personnage. Il y manque rarement, je crois : même s’il joue un rôle ignoble dans la farce, ou dangereux ; même s’il court le risque d’être pris au collet par le démon du drame.

Il me semble que, pour Villon, le plaisir du plaisir, la plus aiguë de la volupté est spirituelle : c’est la profonde