Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/472

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pouce de la violence. Les nécessités de la vie marquent Villon pour la chute ; et comme la fleur de lis sur l’épaule, elles le désignent au désordre et à la gueusaille, si ce n’est au bourreau.

Il faut bien comprendre que cette âme si faible et si forte ensemble, si indolente à tout ce qui la gêne, si prompte à son plaisir, anime une chaude charnure de jeune homme. Sans nom, sans biens, sans espérance, le feu du génie est alors un maléfice. Villon s’est dû voir hors de tout rang. N’ayant rien de social, il n’avait pas ce qu’il faut pour faire une fortune régulière. L’idée seule de peiner toute sa vie dans l’ennui d’une charge séculière, pour finir en bon vieux prêtre, comme son père Guillaume, ou devenir un puant cafard, avare et froid, comme Thibault de Vitry et maître Cotin, l’eût fait sortir au galop d’une société, où tout est prévu, moins le génie, et d’ailleurs où le génie