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VILLON ET SON PEINTRE


I



Il est à Paris un artiste, qui grandit peu à peu en force et en clarté, plein de patience et de réflexion, scrupuleux au travail, et s’il ne l’est déjà, qui sera de l’ordre le plus élevé. Les premières œuvres du graveur Bernard Naudin[1] m’avaient beaucoup étonné et beaucoup retenu. Qu’on se figure un homme de Paris, en 1905, qui semble ne vivre que dans l’ombre de Rembrandt. Sans lui être parent le moins du monde, ni de la même famille, il l’imitait ou le rencontrait jusqu’à faire sourire, obsédé par le noir et blanc du grand visionnaire, comme on a vu tant de musiciens dans l’envoûtement de Wagner.

Pourtant, j’avais confiance en ce disciple ; je le sentais vivant par soi-même, et homme

  1. Les dessins de Bernard Naudin, au Musée des Arts Décoratifs, Pavillon de Marsan.