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déclarations du cercle

Faite dans des conditions volontairement outrageantes, puisque l’on opposait aux arguments des syndicalistes le seul bruit des cuivres et des tambours, elle ne tendait qu’à faire croire, par les incidents qu’elle devait inévitablement engendrer :

Aux syndicalistes :

Que les patriotes sont irréductiblement opposés au syndicalisme ouvrier ;

Aux patriotes :

Que les syndicalistes sont les ennemis irréductibles de la Patrie.

Ce malentendu créé, ou plutôt aggravé, les deux mouvements entraient en lutte directe, et la ploutocratie internationale continuait ses affaires.

Cette manœuvre échouera, parce que nous la dénonçons. Nous, syndicalistes et nationalistes, nous invitons les patriotes et les syndicalistes à retourner leur colère contre le gouvernement qui a essayé de les opposer les uns aux autres et porter leurs coups non contre la Patrie ou contre les Bourses du travail, mais contre l’État démocratique et contre ses maîtres, Juifs et étrangers, qui gouvernent la France et l’exploitent du péristyle de la Bourse.


Les membres du Cercle présents à la séance du 3 avril 1912 :


Jean Darville, Henri Lagrange, Gilbert Maire, René de Mirans, André Pascalon, Georges Valois, O. de Barral, Pierre Galland, Gudin, J.-A. Hernandez, P. Lecœur, Robert Martin, Alain Mellet, E. du Passage, Rogier, Sudre, Jacques Toussaint, Marcel Thibault, R. Wasier.

Ces déclarations ont été publiées par l’Action française dans son numéro du 6 avril. Et, comme nous l’avions prévu, la manœuvre tentée par la ploutocratie a été immédiatement arrêtée. Toute la presse a fait le silence sur nos déclarations. Mais aucun organe conservateur ou révolutionnaire n’a poursuivi la campagne tendant à la guerre civile qui avait été amorcée entre le 30 mars et le 5 avril. C’est le résultat que nous voulions obtenir.