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pirates Scandinaves, dans tous les pays qu’ils ravagèrent, ne furent pas des invasions de peuples en masse, mais des invasions de bandes qui menaient un tel genre de vie que, seuls, des êtres du sexe masculin pouvaient en faire partie. Cela ne laisse-t-il pas entendre, par conséquent, que lorsque ces ancêtres nordiques se fixèrent sur le sol de France pour y devenir des Normands, ils épousèrent des femmes du pays, c’est-à-dire des Celtes, puisque les territoires qui constituèrent le duché de Normandie était peuplés alors de tribus celtiques ? L’histoire ne nous apprend pas que les Normands aient amené la disparition de ces tribus par des massacres en masse. Même en admettant qu’ils aient pu constituer, avec des femmes amenées de Scandinavie, des îlots importants de populations exclusivement scandinaves, en différents points du duché, n’est-il pas logique de croire que, si les premiers Normands purent être de purs Scandinaves, leur sang nordique fut de plus en plus dilué dans les veines des générations qui leur ont succédé ? Peut-être n’est-il pas sans intérêt de rappeler que, s’il faut en croire certains historiens, le chef des pirates northmans ou scandinaves, Rollon, premier duc de Normandie, donna l’exemple du métissage de la race en épousant lui-même Gisèle (ou Giscla), fille du roi de France Charles le Simple. Si ce mariage est mis en doute par d’autres historiens, il est du moins