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certain que le fils de Rollon, Guillaume Ier Longue-Épée, deuxième duc de Normandie, maria sa sœur Gerloc à Guillaume III, Tête d’Étoupe, comte de Poitou et duc d’Aquitaine. N’est-il pas conforme au bon sens de supposer que les Northmans, devenus maîtres du sol français qu’ils avaient conquis et que leur avait abandonné le roi de France, finirent à la longue, dans ce duché où ils occupent ce que l’on appellerait aujourd’hui les postes de commandes, par s’amalgamer avec la masse de la population autochtone pour engendrer une descendance de moins en moins scandinave et devenue fortement celtique chez les Normands qui émigrèrent au Canada 600 à 700 ans plus tard ? Combien moins encore de sang de pirate viking doit couler, en ce vingtième siècle, dans les veines des Canadiens français, descendants de ces Normands des XVIIe et XVIIIe siècles, puisque les générations qui se sont succédées depuis n’ont cessé d’essaimer et de se disperser aux quatre coins de la Nouvelle-France, où elles ont contracté mariage avec des descendants d’émigrants venus de près de quarante autres provinces françaises.

Les Canadiens français ont-ils le type moral, si l’on peut dire, la tournure d’esprit, les inclinations, les penchants naturels qui sont censés caractériser nettement leurs soi-disant cousins normands de la vieille France et différencier ceux-ci