Page:Caillaud - Normandie, Poitou et Canada français, 1945.pdf/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’y découvrir une ressemblance frappante et indéniable avec cette image de leurs soi-disant frères de race du pays normand.

Est-il bien prouvé d’ailleurs que certaines des particularités que l’on remarque dans le caractère ou la tournure d’esprit des Canadiens français soient exclusivement normandes ? Ne perdant pas de vue que le peuple canadien-français est essentiellement un peuple de paysans, comme on dit en France, ou d’habitants, comme on dit au Canada (en enlevant à ces deux mots tout sens péjoratif), ne peut-on se demander si ces particularités ne sont pas simplement, ou dans une large mesure, des particularités paysannes qui se retrouvent, plus ou moins prononcées, dans la généralité de la paysannerie française ?

***

Quoi qu’il en soit, l’idée peut venir de faire une expérience assez curieuse, celle de rechercher parmi les Français qui vinrent fonder et coloniser la Nouvelle-France, parmi ces pionniers ayant laissé un nom ou ayant, de par l’influence exercée sur leurs contemporains, le plus contribué à façonner à sa naissance l’âme canadienne-française, de rechercher, disons-nous, quels furent ceux qui n’étaient PAS d’origine normande. Procédant donc par élimination, on découvre, en feuilletant les