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à peu les Gaulois à la domination de Rome, elles trouvèrent dans cette vaste région du Centre-Ouest de la France d’aujourd’hui, des habitants qui portaient le nom de Pictons, lequel leur venait, suppose-t-on, de ce qu’ils avaient l’habitude soit de peindre leurs armes, soit de peindre leur corps.

Dans son Histoire de Poitou, M. P. Boissonnade, professeur à la faculté des Lettres de l’Université de Poitiers, dit ce qui suit des Pictons d’avant Jules César[1] : « Belliqueux, braves, actifs, industrieux, ils étaient aussi fort superstitieux. Ils rendaient un culte au soleil, à Teutatès, le Dieu de la lumière qu’ils adoraient sur les hauteurs de Poitiers, aussi bien que sur celles du Bocage (vendéen). Ils vénéraient la lune, dont le cycle servait chez eux à la mesure des journées. Leur imagination peuplait les étangs, les fontaines, les bois de divinités bienfaisantes ou malfaisantes, auxquelles ils faisaient des offrandes, et dont le souvenir a survécu dans les légendes relatives aux déesses-mères, aux damoiselles, aux fées, et à la célèbre Mélusine, moitié femme, moitié poisson. Ils avaient de grossières idoles de pierre, semblables au menhir du Vieux-Poitiers. Ils redoutaient les esprits des morts ; ils leur élevaient des tumuli, sous lesquels on a retrouvé des chefs enterrés avec

  1. En plus des citations qui suivent, nous avons puisé largement dans l’Histoire de Poitou de M. Boissonnade, en composant cette partie de notre travail.