Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/10

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beau traité sur cette espèce d’âne. Il soutient que ce sont des ânes dégénérés, abâtardis. Selon lui, l’être le plus parfait, la créature la plus accomplie est l’âne. Il prétend qu’au commencement du monde, tous les animaux ont été créés dans cet état de perfection ; mais s’étant écartés de la loi naturelle, pour suivre leurs caprices, ils ont insensiblement dégénéré et dégénèrent encore tous les jours de leur ancienne splendeur. En voulant corriger et rectifier la nature, soit dans le moral, soit dans le physique, ils sont devenus des monstres.

Quoiqu’il en soit de ce fameux systême, je déclare formellement que ce n’est point de cette race bâtarde dont j’entreprends l’éloge. C’est vous seuls, illustres baudets, premiers nés de la nature, que je veux célébrer. Tous les autres me sont indifférents. Puissent mes éloges les engager à vous imiter ! C’est tout ce que j’exige d’eux.

En vain cette race bâtarde s’arroge le droit de vous avilir, de vous mépriser : le parallèle que je vais faire de vos vertus et de ses défauts, va la confondre.