Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/31

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mais qu’ils ne le perdent jamais. L’âge ne l’affecte point, les maladies ne peuvent le déranger : Corneille en vieillissant, a fait de vieilles tragédies ; l’esprit baisse avec le corps ; quelquefois on le perd ; souvent il s’égare. L’âne n’est point sujet à ces accidents ; on n’a jamais vu un âne tomber en enfance ; on n’en a jamais mis aux petites maisons.




CHAPITRE VIII.

L’heureuse découverte.


Quand je pense aux recherches des Babyloniens, et surtout de ceux qui prennent le titre fastueux de savants, je ne puis m’empêcher de m’écrier qu’ils ont bien moins d’esprit que les ânes. En effet, à quoi s’occupent ces beaux génies, ces superbes académiciens ? L’un se met en quatre pour chercher la quadrature du cercle ; l’autre, vis-à-vis du fourneau se chauffe, aux dépens de son patrimoine qui s’évapore en fumée : celui-ci remue ciel et terre pour trouver le mouvement