Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/42

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vieux, dit M.  Buffon, plus ils sont ardents au plaisir. Si les amants sont heureux, les ânes le sont toujours.

Moins tardif que l’homme, à peine l’âne a trois ans, qu’il est déjà en état de reproduire son semblable. L’ânesse est encore plus précoce, elle n’est qu’un enfant, et elle éprouve déjà les transports de l’amour. La tendresse de l’âne pour sa compagne, s’étend aussi sur sa progéniture : il a pour elle le plus fort attachement.

On ne lui reprochera jamais de l’avoir étouffée au moment de sa naissance, de l’avoir exposée au milieu des rues, de l’avoir abandonnée ; les ânes de Montmartre ont un cœur, ils en suivent toujours les tendres mouvements.

L’usage ne s’est point introduit parmi nos ânesses, de donner leurs petits à nourrir à des inconnues, à des mercenaires ; elles savent qu’elles sont mères, et ce titre est trop doux, trop respectable, pour ne pas remplir les devoirs qu’il leur impose. Rarement elles ont plusieurs petits à la fois ; mais quel qu’en