Retirez-vous dans ce cabinet qui donne dans ma chambre.
Je n’ai jamais su jusqu’à présent ce que c’était que la crainte. Oh ! comme un mari offensé doit être redoutable.
Si une femme innocente éprouve mes terreurs, Dieu puissant, comme une femme coupable doit trembler !
Scène II.
Ô mon bien, ma chère vie ! laisse-moi te presser mille et mille fois contre mon sein.
Je ne m’attendais pas, seigneur, à… Je me réjouis, seigneur…
Tu ne diras pas que je ne suis pas venu te voir.
C’est une véritable surprise d’un amant constant et fidèle.
Bien que je sois ton époux, je n’ai pas cesse de t’aimer comme un amant. Non, mon bien, ma chère vie, c’est toujours la même tendresse et la même adoration.
Vos bontés me confondent.
Heureusement pour moi que l’alcayde à la garde duquel on m’a confié est mon parent et mon ami. Sans lui je gémirais loin de toi dans ma prison. Quelle reconnaissance je lui dois ! il m’a permis de te voir !
Je suis également son obligée ; en vous accordant la liberté, c’est une grâce qu’il m’a faite.
Oh ! redis-moi encore ces paroles charmantes qui me consolent de mes peines.
Je disais, seigneur, que je suis plus que vous encore obligée à l’alcayde… parce que je vous vois.
Ô ma vie ! ô mon âme !