Page:Calderón - Théâtre, trad. Hinard, tome I.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
216
L’ALCADE DE ZALAMÉA.

crespo.

Oui, c’est trop fort !

Il renverse un siège.
don lope.

J’ai perdu patience ; car n’est-il pas ennuyeux, dites-moi, de souffrir ainsi d’une jambe ?

crespo.

J’y pensais en ce moment même.

don lope.

En vous voyant renverser la chaise, j’ai cru que c’était tout autre chose.

crespo.

Comme vous aviez renversé la table, et que je ne me trouvais sous la main que cette chaise… (À part.) Dissimulons, honneur !

don lope, à part.

Que je voudrais être dans la rue ! (Haut.) Mais c’est bien. Je ne peux pas souper encore, et vous pouvez vous retirer.

crespo.

Comme il vous plaira.

don lope.

Que Dieu soit avec vous, mademoiselle !

isabelle.

Que le ciel vous conserve, seigneur !

don lope, à part.

Ma chambre donne sur la rue, et j’y ai vu suspendue une rondache.

crespo, à part.

Il y a une sortie par la cour, et j’ai ma vieille épée.

don lope.

Bonsoir.

crespo.

Bonsoir. (À part.) Je fermerai la porte sur mes enfans.

don lope, à part.

J’entends qu’on laisse cette maison tranquille.

isabelle, à part.

Tous deux cherchent en vain à cacher leur mauvaise humeur.

inès, à part.

Ils cherchent à se tromper tous deux.

crespo.

Hé ! mon garçon ?

juan.

Seigneur ?

crespo.

Votre chambre est par là.

Tous sortent.