nait pas essayer de vous apaiser. Il m’a répondu qu’il n’osait pas, que vous refusiez de l’entendre. Moi, je lui ai répliqué qu’il n’avait qu’à venir, et que je l’introduirais auprès de vous à mes risques et périls, sous la condition toutefois qu’il ne dirait jamais que je lui eusse rendu ce service. Il m’a promis le secret, le plus profond secret ; je l’ai emmené avec moi, et il est là qui attend, en face de la porte, le signal. Puisque le seigneur votre père est parti, je l’appelle.
Que tu es folle, Celia !
Après tout, je suis curieuse de voir de quelle manière il s’excusera. La femme qui se montre le plus irritée est, dans le fond du cœur, toujours disposée au pardon. Et si don Félix ne m’abuse pas comme je veux, je l’aiderai moi-même à m’abuser.
Le seigneur Fabio, mon maître, est sorti. — C’est le meilleur moment pour parler à ma maîtresse.
Je te dois la vie et le bonheur.
Il ne faut pas que vous ayez l’air d’avoir été introduit ici par moi. Au contraire, il faut que vous paraissiez être entré malgré moi. (Haut.) Qu’est ceci, seigneur don Félix ?… Quoi ! malgré mes instances et mes prières…
Modère-toi, Celia.
Vous n’avez pas craint de pénétrer…
De grâce, Celia !
Jusqu’ici. — Oh ! quelle audace !
D’où vient donc tout ce bruit ?
Ce bruit, madame, vient de ce que le seigneur don Félix a pénétré jusqu’ici sans considérer que si par hasard le seigneur Fabio rentrait…
Quoi ! c’est vous ?
Oui, madame.
Voilà, seigneur cavalier, une audace étonnante. Comment ! vous