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JOURNÉE I, SCÈNE III.

nait pas essayer de vous apaiser. Il m’a répondu qu’il n’osait pas, que vous refusiez de l’entendre. Moi, je lui ai répliqué qu’il n’avait qu’à venir, et que je l’introduirais auprès de vous à mes risques et périls, sous la condition toutefois qu’il ne dirait jamais que je lui eusse rendu ce service. Il m’a promis le secret, le plus profond secret ; je l’ai emmené avec moi, et il est là qui attend, en face de la porte, le signal. Puisque le seigneur votre père est parti, je l’appelle.

laura.

Que tu es folle, Celia !

Celia sort.
laura.

Après tout, je suis curieuse de voir de quelle manière il s’excusera. La femme qui se montre le plus irritée est, dans le fond du cœur, toujours disposée au pardon. Et si don Félix ne m’abuse pas comme je veux, je l’aiderai moi-même à m’abuser.


Entrent DON FÉLIX et CELIA
celia, bas, à don Félix.

Le seigneur Fabio, mon maître, est sorti. — C’est le meilleur moment pour parler à ma maîtresse.

don félix, de même.

Je te dois la vie et le bonheur.

celia, de même.

Il ne faut pas que vous ayez l’air d’avoir été introduit ici par moi. Au contraire, il faut que vous paraissiez être entré malgré moi. (Haut.) Qu’est ceci, seigneur don Félix ?… Quoi ! malgré mes instances et mes prières…

don félix.

Modère-toi, Celia.

celia.

Vous n’avez pas craint de pénétrer…

don félix.

De grâce, Celia !

celia.

Jusqu’ici. — Oh ! quelle audace !

laura.

D’où vient donc tout ce bruit ?

celia.

Ce bruit, madame, vient de ce que le seigneur don Félix a pénétré jusqu’ici sans considérer que si par hasard le seigneur Fabio rentrait…

laura, à don Félix.

Quoi ! c’est vous ?

don félix.

Oui, madame.

laura.

Voilà, seigneur cavalier, une audace étonnante. Comment ! vous