Qui le commande ?
Un homme du plus rare courage et du plus noble cœur, don Lope de Figueroa.
On raconte mille choses de son courage et de sa brusquerie singulière.
Pour ceci il faut vous dire, monseigneur, qu’il est tourmenté de la goutte, et qu’il ne lui pardonne pas de gêner son activité dans le service des armes.
Je suis curieux de faire sa connaissance.
Vive Dieu ! de ce côté-là, du moins, je ne le cède en rien à votre altesse, car il n’y avait que le plaisir de me voir à vos pieds qui pût me faire oublier la douleur que j’éprouve à cette jambe.
Comment vous trouvez-vous pour votre arrivée ?
Comme un homme, seigneur, qui pour vous servir est venu de Flandre en Andalousie. Et, ma foi, puisque vous ne venez pas voir la Flandre, il faut bien que la Flandre vienne vous voir.
Puissé-je lui rendre un jour cette visite ! — Nous amenez-vous de bons soldats ?
Si bons, vive Dieu ! que si l’Alpujarra était l’enfer, et que Mahomet y fût le général en chef de ces démons, il n’empêcherait pas mes soldats d’y monter, excepté toutefois ceux qui ont la goutte et qui ne pourraient pas escalader les rochers. Autrement, monseigneur…
Arrêtez !
Place, vous dis-je ! il faut que je passe.
Qu’est-ce donc ?
J’étais de faction sur le penchant de cette colline, lorsque j’ai entendu du bruit parmi ces arbres. J’ai tâché de découvrir qui ce