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AIMER APRÈS LA MORT.

un soldat.

Moi, je vais faire ma main dans le sac de la ville.

Il sort.


Entrent MALEC et des Morisques. Combat.
malec.

Vous avez renversé le rempart ; eh bien ! moi, je servirai de rempart à la ville.

mendoce, à don Lope.

Seigneur, c’est Malec, le gouverneur de Galère.

don lope.

Rends-toi !

malec.

Moi, me rendre ?

maléca, du dehors.

Ah ! mon père ?… Ah ! monseigneur !

malec.

C’est ma fille !… Ah ! si je pouvais me partager, une moitié de moi-même volerait vers elle.

maléca.

Un chrétien me tue.

malec.

Eh bien ! que ceux-ci me tuent sans défense, et que ma vie et la tienne finissent en même temps.

don lope.

Meurs, chien, et va porter mes complimens à Mahomet.

Après un combat acharné les Morisques sont repoussés, et l’on ne voit plus sur le théâtre que des chrétiens.
premier soldat.

Jamais on n’a fait plus beau butin. Que d’or ! que de pierreries !

second soldat.

Pour cette fois me voilà riche.

garcès.

Aujourd’hui rien n’échappe à mon épée ; ni vieillard ni femme, je n’épargne personne. Mais je ne serai content que lorsque j’aurai retrouvé ce Morisque de l’autre jour.

don lope.

Maintenant voilà Galère en flammes ; retirons-nous avant que cet incendie ait fait venir du secours.

mendoce.

En retraite, soldats. Faites passer l’ordre.

soldats.

En retraite !

Ils sortent.