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JOURNÉE II, SCÈNE I.

dans mon appartement un cabinet dans lequel il n’y a que des livres et de vieux papiers, et où jamais n’entre aucun domestique. — Si vous voulez bien vous y cacher… (On frappe.) Mais n’entends-je pas frapper ?

don carlos.

Attendez. — Qui va là ?

fabio, du dehors.

C’est moi, seigneur, ouvrez vite.

don carlos, ouvrant.

Pourquoi frappes-tu, lorsque tu vois que je m’étais enfermé ?

fabio, entrant.

C’est qu’il y a du nouveau, et il faut que vous le sachiez tout de suite.

don carlos.

Qu’est-ce donc ?

fabio.

Comme je vous attendais à la porte, j’ai vu arriver en habits de voyage le père de Léonor, qui venait demander si l’on pouvait le loger.

don carlos.

Que dis-tu ?

fabio.

Ce que j’ai vu. Vous sentez bien que je ne pouvais pas tarder à vous apprendre cela ; d’autant qu’on lui a répondu qu’on avait un appartement à lui donner, et qu’on l’a placé là, à côté, d’où il vous verra, si vous sortez.

don carlos.

Mon malheur est au comble ! Il vient sans doute à Valence pour me poursuivre ainsi que Léonor.

don juan.

Vous connaît-il ?

don carlos.

Certainement.

don juan, à Fabio.

Épie donc le moment où don Carlos pourra sortir sans être vu, et avertis-nous aussitôt.

fabio.

Le moment, je crois, serait favorable ; car il vient d’entrer dans la chambre qu’on lui a donnée.

don juan.

Eh bien ! commençons par sortir d’ici, et puis nous verrons ce que nous avons à faire.

don carlos.

Sortons au plus tôt, cher don Juan.